Grand bal de printemps
Chaque année
Chaque nouvelle saison souhaite la fête à la ville
Et chacune en son temps chacune à sa manière
L'hiver après l'automne l'automne après l'été
Mais on dirait
Que le printemps
Lui
Ne souhaite à paris que son anniversaire
La fête de sa jeunesse délivrés de tout lien
Et paris
Qui n'aime guère dans le fond les grandes fêtes officielles
Les grandes consolations et commémorations
Ni les sanglots trop longs
Et qui ne participe qu'avec la plus souveraine indifférence à ces grandes réjouissances
Quand on présente devant l'arc de triomphe
Les armes à la souffrance
Et
Que le soleil astique les cuivres pour rendre sur l'esplanade
La fanfare plus martiale
Paris est fou de joie
Quand arrive le printemps
C'est son enfant naturel
Son préféré
Et paris écrit son nom sur les murs
Grand bal de printemps comme un cœur sur un arbre
Sur la pierre c'est gravé
Printemps de l'école primaire
Toujours premier en classe
À parler des vacances
Toujours prêt à rompre la glace
Mais jamais à rompre des lances
Grand bal de printemps
La musique de son nom
À toutes les lèvres est suspendue
Comme un jardin perdu qu'on vient de retrouver
Encore plus beau qu'avant
Et encore plus vivant
Grand bal de printemps
Cet air court les ruisseaux et les rues de la ville
C'est le refrain du sang de ses veines populaires
Le sang de ses plus vrais artères
Printemps
Toutes ses promesses sont des fêtes
La nuit la belle étoile
Pour lui et ceux qui couchent dehors
Se fait plus belle encore
Et ce n'est pas sa faute
Si les ponts sont trop chers
La vie toujours trop dure
Le bonheur plus précaire
Toutes ses promesses sont des fêtes
Il n'est pas responsable du reste