lemiroirdespoetes

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Cahier de poèmes

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4

 

La campanule est la fleur la plus suave

Ondoyant dans l'air de l'été 

Ses clochettes ont le suprême pouvoir

D'apaiser le souci de mon âme 

 

Il y a dans la pourpre bruyère un charme

Trop violemment tristement cher

La violette a une haleine parfumée 

Mais le parfum ne peut égayer 

 

Les arbres sont nus le soleil est froid

Et peu si peu souvent visible

Les cieux ont perdu leur ceinture d'or 

La terre sa robe de verdure

 

La glace sur le ruisseau scintillant

A jeté son ombre grise

Au loin collines et vallées semblent

Drapées d'une brume gelée 

 

La campanule ne peut plus me ravir

La bruyère a perdu sa fraîcheur 

Les violettes au fond du vallon

N'exhalent pas de douce odeur

 

Mais si j'ai regret de la bruyère 

Il vaut mieux qu'elle soit loin

Je sais comme vite afflueraient mes larmes

A la voir sourire aujourd'hui 

 

Et cette fleur sauvage qui si timide

Cache sous la pierre moussue 

Son arôme et son œil mouillé de rosée 

Je ne gémis point sur elle non plus

 

Mais sur la svelte et majestueuse tige

Le bleu argent des pétales 

Que les boutons celaient tel un saphir

Dans un écrin d'émeraude 

 

Ce sont eux qui versent sur mon cœur

Un charme calme et lénifiant 

Qui s'il fait monter aux yeux les larmes

A pouvoir d'apaiser tout autant

 

Eux que je pleure, d'eux séparée si longtemps

Pendant le morne jour d'hiver 

Pleure avec nostalgie mais surtout quand l'errance 

Sur des rives flétries me conduit

 

Si glaciale alors la lumière décline 

Au bas du morne ciel

Et dore le mur suintant et assombri

D'un lustre passager

 

Oh que je languis, oh que je soupire

Après la saison des fleurs

Et fuis cette lueur qui s'éteint 

Pour lamenter les champs du pays

 

18 décembre 1838



16/04/2021
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