Un jour
Un jour
Non loin du palais de justice et de la préfecture de police
Qui depuis longtemps n'existaient plus non plus
Un jour il n'y avait plus de marché aux oiseaux ni de marché aux fleurs
Un jour il y avait seulement encore
Des musées consacrés aux usages d'antan
Des musées des choses d'avant
Des musées des erreurs
Des étourneaux âgés conduisaient les tout petits au musée des oiseaux
Et leur montraient des pièges et des cages
Des miroirs à alouettes et des volières désertes
Au musée des fleurs
De jeunes plantes grimpaient jusqu'aux larges baies vitrées
Se jetaient en grimpant un coup d'oeil amusé
Sur les grandes cloches vides les vieux arrosoirs verts les sécateurs rouillés
Au musée de la guerre
Des héros de cire perdue
Attendaient vainement et à demi fondus
Le retour des rares visiteurs qui entrés là un jour par mégarde ou erreur
N'y revenaient plus
Au musée des Esclaves
Des hommes souriant sans la moindre méchanceté
Montraient à des enfants
Des maîtres en liberté et ne sachant qu'en faire
Debout au garde-à-vous regrettant le passé
Devant la grande vitrine où était exposée la courte
Échelle des salaires
Au musée de la justice une vieille balance
Eh là
Je vous arrête et c'est une façon de parler
Disait à sa cuisinière qui lui contait son rêve avec ingénuité
Un président d'assises en la tancant du doigt avec amenite
Bien sûr c'était un rêve
Disait la cuisinière
Mais qu'est-ce que ça peut faire
Je fais bien la cuisine
Et ma cuisine est vraie puisque vous en mangez
Lui aussi était vrai
Ce rêve quand je l'ai fait