La légende des siècles le satyre
Le satyre
Prologue
Le satyre
Un satyre habitait l'olympique, retiré
Dans le grand bois sauvage au pied du Mont sacré
Il vivait là, chassant, rêvant, parmi les branches
Nuit et jour, poursuivant les vagues formes blanches
Il tenait à l'affût les douze ou quinze sens
Qu'une faune peut braquer sur les plaisirs passants
Qu'était-ce que ce faune? On l'ignorait, et flore
Ne le connaissait point, ni Vesper, ni l'aurore
Qui sait tout, surprenant le regard du réveil
On avait beau parler à l'églantier vermeil
Interroger le nid, questionner le souffle
Personne ne savait le nom de ce maroufle
Les sorciers dénombraient presque tous les Sylvains
Les aegipans étant fameux comme les vins
En voyant la colline on nommait le satyre
On connaissait stulcas, faune de pallantyre
Ges, qui le soir riait, sur le menale assis
Bos, l'aegipan de Crète, on entendait chrysis
Sylvain du ptyx que l'homme appelle janicule
Qui jouait de la flute au fond du crépuscule
Anthrops, faune du pinde, était cité partout
Celui-ci, nulle part, les uns le disaient loup
D'autres le disaient dieu, prétendant s'y connaître
Mais, en tout cas, qu'il fût tout ce qu'il pouvait être
C'était un garnement de dieu fort mal famé
( à suivre)