Le satyre suite
Ivre de leurs parfums, vautré parmi leurs gerbes
Il faisait une telle orgie avec les lys
Les myrtes, les sorciers de ses baisers pâlis
Et de telles amours, que, témoin du désordre
Le chardon, ce jaloux, s'efforçait de le mordre
Il s'était si crûment dans les excès plongé
Qu'il était dénoncé par la caille et le geai
Son bras, toujours tendu vers quelque blonde tresse
Traversait l'ombre, après les mois de sècheresse
Les rivières, qui n'ont qu'un voile de vapeur
Allant remplir leur urne à la pluie, avaient peur
De rencontrer sa face effrontée et cornue
Un jour, se croyant seule et s'étant mise nue
Pour se baigner au flot d'un ruisseau clair, psyche
L'aperçut tout à coup dans les feuilles caché,
Et s'enfuit, et s'alla plaindre dans l'empyree
Il avait l'innocence impudique de rhee
Son caprice, à la fois divin et bestial
Montait jusqu'au rocher sacré de l'idéal
Car partout où L'oiseau vole, la chèvre y grimpe
Ce faune débraillait la forêt de l'Olympe
Et de plus il était voleur l'aventurier
Hercule l'alla prendre au fond de son terrier
Et l'amena devant jupiter par l'oreille